0 Skip to main content

Introduction

La Chine a récemment lancé des exercices militaires près des eaux contestées de la mer de Chine méridionale, en réponse aux manœuvres militaires menées par les États-Unis, l’Australie, le Canada et les Philippines. Ces exercices ont été menés près de l’île de Huangyan, également connue sous le nom d’îlot Scarborough, et visaient à tester les capacités de frappe et de reconnaissance des troupes chinoises. Cette escalade militaire intervient dans un contexte de tensions entre la Chine et les Philippines, alors que Pékin continue de revendiquer la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, en dépit d’une décision du tribunal international de 2016 qui a jugé ses revendications illégales. La région de la mer de Chine méridionale est un point de friction potentiel et une ligne de faille délicate dans la rivalité régionale entre les États-Unis et la Chine.

Tensions en mer de Chine méridionale

La Chine et les Philippines sont engagées dans un bras de fer tendu depuis plusieurs mois. La Chine continue de revendiquer presque toute la mer de Chine méridionale, malgré la décision du tribunal international en 2016 qui a jugé sans fondement juridique ses revendications. L’îlot Scarborough, situé à 240 km à l’ouest de l’île principale des Philippines, Luzon, est l’un des principaux points de friction entre les deux pays. En 2012, la Chine a saisi cet îlot triangulaire formé de récifs et de rochers, qui constitue une zone de pêche riche, après plusieurs mois de confrontation avec les Philippines. Avant cela, l’îlot servait de refuge sûr aux pêcheurs philippins.

Une autre zone de tension est le banc Second Thomas, où les Philippines effectuent régulièrement des missions de ravitaillement pour les marins vivant à bord d’un navire de guerre échoué depuis 1999. Le banc Second Thomas, situé à environ 200 kilomètres de l’île philippine de Palawan et à plus de 1 000 kilomètres de l’île chinoise du Hainan, a également été le théâtre de confrontations entre les navires chinois et philippins. En juin, des garde-côtes chinois armés de couteaux et de haches ont abordé des navires de la marine philippine près de ce récif stratégique, entraînant la perte d’un pouce pour l’un des marins philippins et la saisie ou la destruction d’équipements philippins. Pékin a rejeté la responsabilité de l’escalade sur Manille et a affirmé que ses actions pour protéger ses revendications étaient légales et proportionnées.

Exercices militaires et déclaration commune

En réponse à ces tensions croissantes, les États-Unis, l’Australie, le Canada et les Philippines ont organisé des exercices militaires conjoints de deux jours dans la région. Dans une déclaration commune, les chefs militaires de ces pays ont déclaré qu’ils “se tiennent ensemble pour faire face aux défis maritimes communs et souligner leur engagement commun à respecter le droit international et l’ordre fondé sur des règles”. Ces exercices visaient à garantir la liberté de navigation dans la région Asie-Pacifique.

En parallèle, la Chine a lancé des exercices militaires près de l’îlot Scarborough pour tester les capacités de reconnaissance et d’alerte précoce de ses troupes. Dans un communiqué, le Commandement du théâtre sud de la Chine a déclaré que toutes les activités militaires qui perturbent la mer de Chine méridionale, créent des points chauds et sapent la paix et la stabilité régionales sont contrôlées dans la mesure du possible.

La rivalité régionale entre les États-Unis et la Chine

La mer de Chine méridionale est une région riche en ressources naturelles et stratégiquement importante, ce qui en fait un enjeu majeur dans la rivalité régionale entre les États-Unis et la Chine. En plus de la Chine et des Philippines, le Vietnam, la Malaisie, Brunei et Taïwan revendiquent également des parties de la mer de Chine méridionale.

Les États-Unis ont déployé des navires de guerre et des avions de chasse dans la région depuis des décennies, au nom de la liberté de navigation et de patrouilles de nuit, ce que la Chine considère comme une menace pour la stabilité régionale. En réponse à l’escalade des tensions, les États-Unis ont récemment annoncé une aide militaire supplémentaire de 500 millions de dollars aux Philippines pour contrer l’assertivité croissante de la Chine dans la région. Pékin a réagi en avertissant que ces investissements ne feraient qu’accroître l’insécurité pour Manille et que le fait de chercher à provoquer des confrontations avec des pays extérieurs à la région ne ferait qu’affaiblir la stabilité régionale et aggraver les tensions.

La situation en mer de Chine méridionale reste donc tendue, avec des exercices militaires et des revendications territoriales concurrentes. L’avenir de la région dépendra en grande partie de la capacité des pays concernés à trouver un terrain d’entente et à respecter le droit international et l’ordre fondé sur des règles.

Leave a Reply